"moi je suis l'apprenti car le Maître ne sait rien"
Rockin Squat – "Ce n'est que le début" – Confessions d'un enfant du siecle vol 3.
Les grands hommes font des grandes choses
Ils aiment et ils sont aimés
Ils se battent pour une même cause
Le chercheur authentique trouve toujours le Maître intérieur
Il peut jouer au paraître mais son fond reste stable
Il envoie des fléchettes mais son coeur est en paix
Les apôtres de l'amour se parent de beauté
Leurs oeuvres sont harmonie, rythme et volupté
L'effusion de grâce ponctue leur parcours de fidélité
Illimités le potentiel et la créativité des artisans du verbe
Co-naître La Source c'est évoquer ses mille et un chemins
Garder son équilibre c'est marcher sur un fil ténu de lumière.
Le rap, musique de combat, de connaissance, d'amour et d'espoir, qui a viré 100% egotrip ces derniers temps...
Il convient d'ailleurs d'ajouter que la comparaison est obsolète puisque le rayonnement de ce dernier est désormais internationnal et s'ouvre à d'autres univers que le rap.
Une reconnaissance qui finit par payer après plus de vingt ans de carrière d'un parcours hors norme, sans compromission et parsemé de titres considérés comme des classiques incoutournables du répertoire de rap français.
Merci donc, pour cette trilogie des "confessions d'un enfant du siècle" : près de 60 titres enregistrés sur trois continents et à la clé, une perspective plus que réjouissante : encore plus de musicalité, une nouvelle prise de risque dans le chant, des thèmes plus personnels liés à son vécu et un dévoilement de ses expériences spirituelles (un prochain album chamanique en vue ?).
Le contrat est donc rempli : on attendait un double album après deux "illegal mixtapes" et deux EP concepts prometteurs ("libre vs démocratie fasciste" et "too hot 4 tv"), le bougre en aura auto-produit deux de haute facture, ponctué par un troisième opus encore plus abouti musicalement parlant.
Les ingrédients principaux de cette mixture secrète ont été incorporés selon de savantes proportions, annoncées au début de ce 21ème siècle dans le titre éponyme de l'album "touche d'espoir" : de l'amour, de la tolérance, moins d'ignorance et de l'humour...à quoi l'on pourrait rajouter du partage et des voyages, dans le temps et l'espace, mais aussi hors temps (l'instant ou l'éternité) et hors monde ("d'autres mondes", pour citer le titre du documentaire de Ian Kounen).
Chacun, selon ses aspirations, pourra puiser au sein de ces trois volumes une quinzaine de titres pour composer son album idéal.
Du haut de sa quarantaine, l'ami Squat porte une vision à mon sens assez réaliste de la situation mondiale : pessimiste à court terme mais confiant en l'avenir. Son exil brésilien lui a sans doute permit ce recul dans l'analyse des faits, car on connaît toujours mieux les caractéristiques de son pays d'origine à mesure qu'on s'en éloigne, par désidentification.
Nous qui sommes restés en France, sommes touchés par cette fraicheur et cette énergie cultivée ailleurs, dans ses rencontres et voyages, non parce qu'il assène des vérités qui demeurent assez controversées d'ailleurs, mais parce qu'il demeure un esprit libre, un véritable artiste au sens artisan du verbe, créatif dans la forme et ouvert à l'harmonie (ou équilibre) de l'ensemble. Une voix dissonante, loin des clichés ; un rap mature en accord avec son vécu.
Tout cela force évidemment le respect, comme pour chaque être qui s'éveille, quel que soit son cheminement, à son individualité propre. Les musulmans appeleraient cela "réaliser le grand Djihad" ; les chrétiens "réaliser le Christ en soi"; mais pour les guerriers de lumière, ceux qui suivent l'enseignement toltèque cher à Castaneda, il conviendrait plutôt de parler de "saut dans l'inconnu" ou de "voyage définitif" ?.
Quoi qu'il en soit, même si les chemins sont différents, il ne s'agit plus d'être avec ou contre le monde mais bien de mourir à ce monde de représentations et d'identifications, jusqu'à se perdre dans l'Identité sans forme et sans nom, derrière le voile de la folie et de l'existence.