La temps de la prophétie

 

Ils nous promettent tous le pire pour arriver en sauveurs
Ils créent des besoins en mettant le doigt sur les manques
On est toujours dans une logique d'expansion de l'ego

Ils manquent cruellement de discernement
Leur machine à décoder est encrassée
Pourtant tous reçoivent le même enseignement
Mais le diagnostic est différent, rapport à l'entendement

Le meilleur reste à venir pour ceux qui avancent guidés
Ceux dont les sens ne sont pas encore hypertrophiés
Ceux pour qui le nouvel organe est en train de croître
Le manque est déjà comblé pour les solitaires qui ne sont plus seuls

Deux et pourtant Un, lorsque le moi s'efface
Deux et pourtant Un quand la crucifixion bat son plein
Deux et pourtant Un lorsque la Naissance sera advenue,
Et que la masse désoeuvrée verra double, livrant bataille à elle-même

Ce qui me plait dans la Révélation c'est qu'elle opère un grand retournement
Qui s'élève sera abaissé, qui s'enfle sera humilié, les premiers seront les derniers...
A ce jeu de dupes, il s'agit de garder lampe allumée et esprit aiguisé
Personne ne me fera dévier de ma ligne de mire !

 

heureuse imperfection

 

Je n’écris la plupart du temps que sous l’emprise de la colère
Et celle-ci est atténuée sept fois avant d’accoucher en maux

Ici pas d’exutoire ni de règlements de comptes : un jugement veut prendre forme
Je ne relate que l’imperfection chronique puisqu’il m’est donné de voir la Perfection

Le discernement ne s’acquiert que par le feu de la pratique
Le quotidien est l’exercice au sein duquel les actes prennent racine

J’ai un problème avec l’ « imperfection heureuse » qu’on nous vend comme la Nouvelle perfection
Car en quoi le fait d’exister serait un prétexte à tous les péchés ?

L’habitude tue, comme la contrainte et l’obligation sous quelque forme qu’elle se terre
Le Principe de Perfection n’est pas une tâche ou un objectif inaccessible

Dans la liberté de créer est un droit et un devoir que peu d’hommes s’octroient
Et le monde agonise de tous ces actes subjectivement « bons », pratiqués dans l’oubli de soi

Ce qui est bon, c’est qu’ils aient peur à nouveau
Ceux là qui se vêtent de la mort et emprisonnent le Vivant, d’un regard ou d’un mot

Le rythme s’accélère et le freiner c’est empêcher ce qui doit advenir d’être
Continuer dans cette voie c’est provoquer l’inéluctabilité d’un châtiment sévère

Mais sans doute est-ce ce que veulent ces personnes : un réveil brutal sans retour à l’ancien possible
Dans ce cas, comptez sur moi pour être le trublion de vos fêtes et l’assassin de vos joies