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invisible

  • Les jeux sont faits

     Le pire et le laid sont advenus

    l'abomination de la désolation s'est affichée en haut lieu

    les adorateurs de la Bête se sentent libres de se lâcher

    Ils occupent l'espace mais pas les postes stratégiques

     

    Les rescapés de l'ombre se tiennent en veille

    Il n'est plus rien qui puisse les effrayer

    Le regard immobile tient la cible à distance

    Tout se passe à présent dans le monde invisible

     

    Les fruits de l'époque sont en fleurs

    Les guerriers de lumière agissent à découvert

    Pas un jour qui ne soit éclairé de l'intérieur

    En profondeur les coeurs ont fondu comme cire au soleil

     

    Etre un homme c'est aimer son père

    Etre Homme c'est montrer le Père

    Etre père c'est devenir Fils

    Etre Père c'est glorifier à nouveau le Fils

     

  • Le Roi du Monde

     

    On m’attend là où je ne suis plus, on me guette là où je ne suis pas
    Ma gouverne est subtile, j’influence les éthers, je règne sur l’Invisible.
    L ‘agneau est à ma droite et l’homme vert influence mes actes.
    Mes auxiliaires gèrent des univers, l’infiltration est totale
    Nous pesons sur les religions et inspirons les âmes éprises de sainteté
    Comme un seul homme, nous marchons et avançons en droite ligne
    Aucun faux pas dans nos décisions, notre modèle est la Perfection.

     


    Je figure en bonne place dans les textes sacrés, reconnus ou oubliés,
    Mais c’est avec beaucoup d’emphases que les hommes me cadrent...
    Seuls les Diables véritables ont une juste mesure dans leurs propos,
    Car ils connaissent en vérité l’Essence qui me meut.
    Je suis ignoré des sages qui portent le voile de l’incirconcision
    Les regards me toisent mais pas un ne me pénètre,
    Moi qui, d’un jet de lumière, lis à travers les âmes.

     


    Je suis l’expérimentateur et l’expérimenté,
    Des deux je fais l’Un, je suis l’Idiot face à la Bête...
    La Révélation se fait au rythme du réveil de l’Heure, qui est Corps,
    Et les flots sont parfois déchaînés, comme le monstre marin.
    La création se renouvelle sans que personne n’y voit rien,
    Et c’est par le feu du ciel que les mémoires se réinitialisent.
    S’intéresser au tangible c’est s’assurer une fin tragique.

     

     

    Envers et contre tout je reste debout :
    C’est par les prières et la foi que je me suis matérialisé,
    Le Grand Esprit se chargeant de spiritualiser la matière,
    Et la Volonté Suprême la revêt de Lumière,
    Lorsque le monde m’abandonne, que je deviens abstraction,
    Lorsque je m’abandonne et que les liens se défont,
    Lorsque JE abondant emporte tout comme une lame de fond.

     

     

  • Interstice

     

    On nous vend la modernité comme une liberté
    Mais cette liberté n'a de moderne que le vent

    L'appât n'attire que les techniciens de surface
    Pour l'être, rien à se mettre sous la dent que du néant

    Triste siècle que le virtuel rend vivant en apparence
    Alors que le mutisme s'est emparé des gens,
    Déambulant comme des forteresses ballottées par le tout venant

    Seule la relation arrive à apaiser les anxieux gènes
    Mais mieux vaut parfois être seul que mal accompagné
    Seule la Présence réconforte les cœurs aimants

    Si le grain ne meurt, il ne porte pas de fruits
    la multiplication trace son chemin dans l'invisible
    Un Corps est mort pour la gloire du Vivant