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  • heureuse imperfection

     

    Je n’écris la plupart du temps que sous l’emprise de la colère
    Et celle-ci est atténuée sept fois avant d’accoucher en maux

    Ici pas d’exutoire ni de règlements de comptes : un jugement veut prendre forme
    Je ne relate que l’imperfection chronique puisqu’il m’est donné de voir la Perfection

    Le discernement ne s’acquiert que par le feu de la pratique
    Le quotidien est l’exercice au sein duquel les actes prennent racine

    J’ai un problème avec l’ « imperfection heureuse » qu’on nous vend comme la Nouvelle perfection
    Car en quoi le fait d’exister serait un prétexte à tous les péchés ?

    L’habitude tue, comme la contrainte et l’obligation sous quelque forme qu’elle se terre
    Le Principe de Perfection n’est pas une tâche ou un objectif inaccessible

    Dans la liberté de créer est un droit et un devoir que peu d’hommes s’octroient
    Et le monde agonise de tous ces actes subjectivement « bons », pratiqués dans l’oubli de soi

    Ce qui est bon, c’est qu’ils aient peur à nouveau
    Ceux là qui se vêtent de la mort et emprisonnent le Vivant, d’un regard ou d’un mot

    Le rythme s’accélère et le freiner c’est empêcher ce qui doit advenir d’être
    Continuer dans cette voie c’est provoquer l’inéluctabilité d’un châtiment sévère

    Mais sans doute est-ce ce que veulent ces personnes : un réveil brutal sans retour à l’ancien possible
    Dans ce cas, comptez sur moi pour être le trublion de vos fêtes et l’assassin de vos joies

     

  • le culte de la performance

     

    Je suis ce que je suis et non pas qui je crois être
    Nombreux ceux qui s’érigent en juges injustes ou en tyrans notoires
    Or un bâton a toujours deux bouts,
    et les bourreaux d’un jour se retrouvent victimes le lendemain.

    Mais il n’y a pas de victimes, juste des êtres irresponsables
    qui, du libre arbitre, n’ont décidé de retenir que les droits.
    pas étonnant donc que le mensonge soit roi
    là où l’effort de sincérité et de vérité envers soi-même est faible voire inexistant

    Ce n’est pas une personne fictive qui vous parle
    même si j’ai choisi le couvert du pseudo–anonymat
    dans la rue comme chez moi, je suis toujours à l’Heure
    et ne m’invente pas une vie parallèle, tissée d’imaginaire

    Il fut un temps où je dessinais des symboles
    Aujourd’hui je les vis, je suis sur le chemin de mon devenir
    Au-dessus de moi ne plane pas l’épée du jugement,
    Et mon ombre me suit à la trace, fidèle tel un chien

    la vie est comme un film dont Dieu serait Le réalisateur :
    tout le monde voudrait avoir les premiers rôles
    en criant : regardez-moi, ne suis-je pas bon acteur ?
    tout ce que j’ai réussi, c’est à base de persévérance et de fausses croyances…

    mais les bons acteurs ne jouent pas, ils sont eux-mêmes, nus
    et ce qui est touchant est justement ce qui échappe au contrôle
    c’est en cela que l’on reconnaît l’humanité comme la bonté :
    accepter sa tâche c’est se débarrasser des masques de nos oripeaux.

     

  • Ce néant de Dieu

     

    Il y a un léger malentendu dans l’ « oubli de soi »
    Et c’est juste une question de syntaxe.

    Notre salut c’est l’oubli de soi, du « moi », le souci d’autrui.
    Eux, ils ajoutent faute sur faute dans l’oubli du Soi :
    Ce néant d’être, cet irrespect dans l’expansion de l’ego
    Oublieux jusqu’aux règles mêmes de bienséance.
    Dans l’établissement des comptes, ils augmentent leur crédit
    Ils étouffent sans le savoir dans un bourbier sans fin, à hauteur de tête.

    N’étant point accompagné, ils emmènent autrui dans la tombe
    Mais cela est le cadet de leur souci…et ils se targuent d’être vivants,
    Alcool et stupéfiants aidant !
    Evidemment, ils font aussi partie du jeu, mais en fin de partie, ils seront game over


    Une juste définition de l’homme serait : « toute personne qui s’identifie à son corps »
    Ou plutôt celui qui se cache et se terre dans le corps,
    Celui qui n’a rien amassé, de son vivant, dans le jardin du ciel.

    La fin du monde a déjà eu lieu, puisque tout le monde est déjà mort
    Les quelques rares survivants, puisque vivants par delà la mort
    Sont les amis de Dieu, peu importe leur confession.
    Ils sont ceux qui ont fait un pacte avec le ciel et ses agents

    Si tu ne partages pas ce point de vue,
    C’est que ton œil est terne, ta vision des phénomènes obscurcie
    L’œil étant la lampe du corps, tu n’es pas loin d’avoir trahi !